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Connais-tu la fatigue de compassion?
C'est cette fatigue, ou plutôt cet épuisement, qui arrive après s'être occupé de quelqu'un, que ce soit par une écoute active, un soin, une simple présence... C'est se sentir drainé-e, sans trop savoir pourquoi car "on n'a pas de raison d'être fatigué-e". C'est commencer ta journée plein-e d'énergie et la finir vidé-e. C'est prendre en plein face et en plein corps (littéralement) les problèmes et les émotions des autres. Ce qui est intéressant avec le monde d'aujourd'hui c'est qu'on dirait que les hypersensibles sont encore plus sensibles qu'avant. Pour ma part, j'ai connu ce truc d'être une éponge très tôt dans ma vie, j'en ai beaucoup souffert, je me suis même fermée à une époque. Puis j'ai appris tout un tas de choses, sur moi d'abord mais aussi sur la posture à adopter en formation, en soin, dans la foule. Comment me charger, me protéger, me nettoyer. J'ai pu me réouvrir et faire de ma sensibilité une force. ça a fonctionné pendant longtemps, quasiment 10 ans je dirais. Et puis l'an passé, je me suis à nouveau retrouvée dans ce truc de tout prendre de frontal. Je n'ai rien vu venir, je me croyais tranquille, mais j'ai dû refaire ce chemin: revoir comment je pose mes limites quand j'ouvre mon coeur, ou plutôt comment j'entends et j'accueille ce que quelqu'un dit ou fait, ou comment je sens et ressens ce qu'il ne dit pas. La vérité c'est que je ne veux surtout pas fermer mon coeur et je pense qu'on a traversé une énorme ouverture du coeur ces dernières années, qui me pousse à garder espoir pour la suite. Si on est encore plus sensibles en tant qu'empathes, ça veut aussi dire que tout le monde devient plus sensible, et ça c'est une bonne nouvelle pour le vivant et notre expérience ici. Car on ne va pas mettre fin à l'empathie, ni à la compassion, surtout pas, au contraire. Par contre on a besoin d'un équilibre des forces du donner recevoir, que ça circule plus, mieux, qu'on soit plus nombreux à incarner la compassion et qu'on en reçoive aussi, qu'on s'en donne! Car on en a tous besoin. Et je vois trop de personnes en burn-out, en rupture, dans le domaine des soins, du social, de la formation, ou des parents. Ce monde est rude. Notre système est dur. Il va craquer, il va s'écrouler, ça va se transformer, j'en suis convaincue. Par contre nous n'avons pas à tenir à tout prix là-dedans en attendant. Personne n'est indispensable et il est peut-être plus intéressant de faire moins mais mieux. Ne pas faire trop car on risquerait de se vider et d'arrêter complètement. Et quand quelqu'un te dit qu'il ne peut plus écouter un ami qui va mal, c'est signe qu'il déborde déjà. Mais c'est triste, car on a besoin de communauté, d'entraide. Et pour moi une des clés c'est écouter l'autre et l'inviter à t'écouter, dans la sphère privée en tout cas. Dans le professionnel, il y a plein de moyens à mettre en place, mais si on part de soi, le plus important va être de trouver des manières de se régénérer. C'est ce que j'ai ré-appris différemment cette année, puissance 1000. Et ce que je te transmets, si tu en sens le besoin. Détails ici Belle semaine Sylvie
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AuTEURJe laisse ici mes pensées, ce qui me traverse. L'écriture me permet d'accueillir et de libérer ce qui je sens en moi et autour de moi. Si dans le processus, cela peut aider autrui, c'est encore mieux :-) Archives
Octobre 2025
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